Retour avec Aurélie Bonnan sur le parcours Européen de l'UFAB49
Mardi 28 janvier
Notre équipe professionnelle a vu son parcours européen s’arrêter le 16 janvier dernier en 1/8 ème de finale après une victoire à Besiktas (TURQUIE) de 10 points, insuffisante suite à la défaite à domicile de 12 points. Nos joueuses ont frôlé l’exploit chez l’une des plus grosses écuries de l’Eurocup, prétendante au titre. Aurélie Bonnan nous livre ses impressions sur ce beau parcours européen.
L’Eurocup a démarré avec un tour préliminaire inattendu que le club et le groupe ont découvert au mois d’août. Avez-vous dû changer votre préparation avec ce démarrage anticipé en Eurocup ?
Cela a bouleversé la préparation ! J’étais en plus dans l’impossibilité d’avancer la date de reprise : l’arrivée d’Ameryst (ALSTON) ne pouvait être modifiée, le championnat d’Europe U18 ne m’a laissé que 4 jours de repos et la signature de Joy (ADAMS) s’est faite tardivement.
Une partie du groupe a repris avec Marius (BLANCHARD) mais on a dû annuler des matchs amicaux. Comptablement on a eu 4 semaines pour façonner l’équipe pour ce match au lieu des 6 minimales habituellement. Ça a été un sacré casse-tête avec mon staff mais c’est notre métier de nous adapter. Cette double confrontation nous a permis de continuer à travailler et s’est révélée finalement positive après des matchs amicaux plutôt chaotiques dans le contenu. Il a fallu se réinventer, dans le management et le basket avec ce groupe renouvelé à 80% pour créer une histoire commune en préparation.
La qualification en tour principal vous a mené dans un groupe composé de Jairis, de Lublin et du Panathinaikos. Estimiez-vous qu’il s’agissait d’un groupe relevé et quelle impression vous ont laissé ces équipes ?
« Les résultats ont pu être trompeurs, mais c’est le groupe le plus dur que j’ai affronté avec Angers en Eurocup. Malgré les différences de style, beaucoup de joueuses adverses ont réussi des perfs contre nous, prouvant qu’elles avaient le niveau championnat de France. Ça nous a permis de continuer à avancer collectivement et d’engranger de la confiance, avec une balance à trouver entre travail et fatigue.
Cette compétition, avec moins de pression, le staff l’aborde de la même manière que le championnat mais les joueuses peuvent avoir d’autres opportunités de s’exprimer. Cela nous a permis de progresser en tant qu’équipe et individuellement. Cela permet aussi de donner du temps de jeu à des joueuses différentes et d’en remettre certaines en confiance. »
En finissant deuxième du groupe, vous vous êtes qualifiés pour les 1/16 ème de finale, en croisant Sosnowiec (Pologne) une équipe ayant terminé 1 ère du groupe et ayant ainsi le privilège de recevoir le match retour. Avez-vous abordé cette confrontation en outsider ou étiez-vous confiante compte tenu du début de saison de l’équipe ?
« Non, on avait un groupe fort et on le savait, on a plutôt dominé cette équipe Polonaise. On aurait préféré jouer dans un pays plus… touristique (rires) mais ce sont les aléas de la coupe d’Europe. On a remis les gants, écharpes et bonnets et fait un travail sérieux sur les deux matchs. »
Le parcours européen s’est achevé tout proche d’un exploit en 1/8 ème de finale, en battant Besiktas à Istanbul mais sans parvenir à récupérer le goal-average (-12 à l’aller, +10 au retour). Nourrissez-vous plus de regrets sur la défaite à domicile ou la fin de match à Besiktas ?

« Le match retour a été le match parfait, mes joueuses ont été incroyables, on ne peut pas nourrir de regrets contre une équipe avec un budget à des années lumières du nôtre, on ne peut sortir qu’avec de la fierté. Cette équipe est construite avec des joueuses internationales et référencée en WNBA le meilleur championnat du monde. En tant que compétitrices nous nourrissons forcément des regrets sur quelques
possessions de fin de match à l’aller à Jean Bouin. »
A travers ce parcours européen, vous avez rencontré de nombreuses joueuses référencées. Quelle est la joueuse qui vous a le plus impressionnée ?
« Certainement Dana EVANS (Besiktas). Sa capacité à prendre son équipe sur son dos pour réaliser des actions décisives, malgré le travail des filles pour la limiter (elle ne tire qu’à 7/21 sur le match retour). On ne peut pas empêcher des athlètes de ce calibre de marquer sur tout un match mais l’énergie dépensée par nos joueuses pour faire baisser son efficacité a été remarquable. »
Un pronostic sur le vainqueur de l’Eurocup Women 2024-2025 ?
« Besiktas s’il recrute une intérieure comme c’est apparemment prévu, mais sinon, à partir des effectifs actuels, pour moi Montpellier fait figure de favori. »
L’UFAB49 est le seul club angevin évoluant sur un championnat européen (tous sports confondus). Pensez-vous que l’engouement et le soutien autour de l’Eurocup sont à la hauteur de ce que cela représente sur la place angevine ? « Cette coupe d’Europe nous a permis de vivre de gros matchs, plein d’émotions avec notre public qui a répondu très présent ! On en veut forcément toujours plus et les gens ne mesurent pas aujourd’hui le niveau de notre équipe sur un plan international et l’exploit de nos joueuses. C’est plutôt un manque de considération et de connaissance du public sur le sport féminin.
On ne se rend pas compte de ce que c’est en termes de fatigue, d’organisation, et de structuration. » La fin de parcours en Coupe d’Europe permet désormais à l’équipe de se focaliser sur le championnat. Quels sont les objectifs à huit journées de la fin de saison régulière (actuellement 3 ème ex-aequo au classement à 9V-5D) ? « A court terme décrocher une qualification en playoffs, puis « the sky is the limit » (« tout est possible ») »